Go to footer

[CR] Les Mystères de l'Impossible

Présentez vos personnages, vos groupes et vos histoires

Re: [CR] Les Mystères de l'Impossible

Messagede L'Homme Vaporeux » Mer 27 Nov 2013 17:40

Sur Coeur d'Insecte avec un groupe partiel, mais le Passe-Muraille n'y apparaît pas. Mais pas d'inquiétude, ils le retrouveront... lui et d'autres surhommes connus!
Avatar de l’utilisateur
L'Homme Vaporeux
 
Messages: 74
Inscription: Dim 16 Juin 2013 16:08


Re: [CR] Les Mystères de l'Impossible

Messagede L'Homme Vaporeux » Dim 27 Avr 2014 18:16

Chers lecteurs, nous suivrons cette semaine nos valeureux enquêteurs de l'impossible dans une toute nouvelle aventure, avec son lot d'énigmes, de frissons et de dangers. Nous y retrouverons certains visages familiers, et découvrirons de nouveaux protagonistes tout aussi hauts en couleurs. Préparez-vous à l'étonnement à la lecture de...

Cœur d’Insecte

Partie I

Une histoire tragique d'amour et de folie, où le plus savant des hommes peut devenir la plus répugnante des créatures, où des insectes géants menacent la ville, et où la superscience profite aux plus vils criminels. Âmes sensibles, passez votre chemin !

Les Protagonistes

Étienne Gaal, dit Le Gavroche d'Acier
Ce jeune homme sans passé, sorti d'un mystérieux sarcophage rapporté d'Antarctique, a tout de suite dévoilé un cœur d'or. Bien connu des habitants de Belleville qu'il protège de ses poings indestructibles, il est déterminé à faire régner la justice et a trouver sa place dans la société, dans l'espoir de lever un jour le voile sur ses origines.

Professeur Josef Kovačević
Ce brillant ingénieur d'origine Serbe, fasciné par les énergies et le magnétisme, n'hésita pas à passer de nombreuses années en Chine pour se consacrer à l'étude du tao et des philosophies énergétiques orientales. Il en est revenu plus savant que jamais, avec dit-on une emprise surnaturelle sur les courants telluriques. Sitôt rentré en France, il breveta son moteur à Feng Shui et rejoignit la division de recherche de Voight Industries.

Totenkopf
Sinistre individu tout de noir vêtu, au visage dissimulé derrière un masque macabre, l'identité comme le passé de Totenkopf se perdent dans les ombres. Allemand, comme on le devine à son pseudonyme, il aurait eu maille à partir avec le Gang M, ce qui l'aurait poussé à se réfugier en France. D'une froide efficacité, les émotions de Totenkopf sont aussi impénétrables que ses allégeances.

----------x----------


« Le Passe Muraille frappe encore ! Un coffre vidé au nez et à la barbe de la police ! Un poisson d'avril de bien mauvais goût pour le commissaire Maigret !»

Engoncé dans ses habits du dimanche un peu trop neufs, le Gavroche d'Acier parcourait nerveusement les exploits du gentleman cambrioleur à la une du Petit Journal. Il se trouvait au sixième étage de la Tour d'Argent, sous une verrière panoramique qui dévoilait le long ruban argenté de la Seine, et dans un étalement de luxe qu'il trouvait des plus intimidants. Peu habitué à un tel standing, cela suffisait à ce qu'il se sente inconfortable. Mais ce qui le mettait le plus mal à l'aise, c'était les deux hommes austères et inconnus qui partageaient sa table, et qu'il épiait subrepticement par dessus son journal.

Le premier était un homme dans la quarantaine, bien mis et à la coupe impeccable. Un de ces messieurs de la politique ou du monde des affaires, aurait-on dit. Son allure intimidante était encore renforcée par la sévérité de ses traits slaves et sa moustache soigneusement taillée. Mais ce qui frappait le plus dans son apparence, et qui n'était pas sans provoquer un certain malaise chez ses interlocuteurs, étaient ses yeux intégralement blancs, dépourvus aussi bien d'iris que de pupille.
Il s'était présenté de façon concise, mais non dénuée d’infatuation, comme le professeur Josef Kovačević. Cela, apparemment, était supposé en dire assez.

Le second était une figure énigmatique, entièrement vêtue de cuir noir, et qui se tenait en retrait. Son visage couturé, que l'on devinait celui d'un mutilé de guerre, disparaissait dans les ombres d'un capuchon rabattu. Il avait posé devant lui un masque d'ébène figurant comme un crâne stylisé. On n'aurait fait plus parfaite figure d'assassin, apte à inspirer des cauchemars à ses victimes avant même d'avoir porté le premier coup. Nul ne brisa le silence pour lui demander de se présenter, ce qui était superflu : on leur avait parlé d'un certain Totenkopf, et le nom s'imposait.

Étienne se replongea dans son journal afin de réprimer l'inconfort que lui provoquaient ses deux vis-à vis, tout en espérant vivement l'arrivée prochaine de Viktor Voight. Car c'était bien le richissime inventeur qui était responsable de cette embarrassante situation : embarqué dans quelque projet chimérique, il avait réuni les trois hommes, aussi remarquables que disparates, afin de leur soumettre une proposition de son cru. Et comme toute négociation se mène meilleur train autour d'un bon repas, il avait naturellement réservé à cet effet l'une des meilleurs tables de la capitale.

Pourtant, malgré le cadre raffiné, la musique délicieuse, la vue imprenable sur Notre Dame, et la clémence d'un soleil printanier qui venait les baigner de ses doux rayons, nos trois convives commençaient à trouver le temps long. La fortune et la renommée ne dispensent pas des bonnes manières ! Le professeur Kovačević était d'ailleurs sur le point de perdre patience lorsqu'un garçon arriva avec un téléphone sur un plateau d'argent :

« Excusez-moi messieurs, un appel de monsieur Voight pour vous. »

Fut-ce par inquiétude ou simplement pour mettre fin à son embarras, Étienne s'empressa de prendre le combiné.

« Allô, monsieur Voight ? Où est-ce que vous êtes, on vous attends !
— Ah, Étienne, content de vous entendre, fit le milliardaire. Écoutez, je suis... désolé, vraiment, mais un... et bien, un impondérable m'est tombé dessus à l'improviste, et il faut vraiment, vraiment que je m'occupe de cela. Je crains donc de ne pouvoir me joindre à vous pour le déjeuner.
— Ah, heu, mais alors, qu'est-ce que...
— Mais ne vous en faites pas, ce n'est que partie remise ! Vous n'aurez qu' à déjeuner sans moi ! C'est moi qui invite, naturellement... Vous en profiterez pour faire connaissance entre vous !
— heu, c'est à dire...
— Je vous conseille le canard, vous ne le regretterez pas. Bon, je dois vraiment vous laisser, vous passerez le mot aux autres. à bientôt! »

Le combiné toujours à l'oreille, le pauvre Étienne se retrouva, selon l'expression consacrée, « comme deux ronds de flanc ». La matinée s'annonçait encore bien longue !

Non sans amertume, il expliqua la situation aux deux autres convives, sans pouvoir leur fournir plus d'explications. Le Savant ne cacha pas son agacement, laissant entendre que milliardaire ou pas, on n'abusait pas ainsi de son temps. La figure encapuchonnée pour sa part ne pipa mot, refusant sans doute de briser son aura de mystère. Décidément, se dit Étienne, ce déjeuner ressemblait de plus en plus à une mauvaise blague de premier avril.

On leur apporta les cartes pour qu'ils puissent commander, et tout en parcourant le menu ils entreprirent de briser la glace. Le professeur Kovačević venait tout juste d'intégrer le département de recherche appliquée de Voight Industries, et s'enorgueillissait de ses découvertes dans le domaine des énergies telluriques. Il alla même jusqu'à suggérer qu'il en possédait un contrôle défiant l'entendement ; et que c'était précisément la raison pour laquelle Voight l'avait convié à ce déjeuner. L'allemand à son tour sorti de son mutisme pour préciser que ses talents étaient eux-aussi hors du commun, et qu'il avait accepté ce rendez-vous en vertu d'un « marché » entre lui et le génial inventeur, bien qu'il ne s'étendit pas d'avantage.

Restait Étienne. Oh, il se doutait bien de ce qui se tramait : tout cela remontait au jour ou Voight était venu les trouver, lui ainsi que Lord Waldrip et Miss Willis, après qu'ils aient résolu l'affaire de l'enlèvement du professeur Moret. Et s'il avait bien compris, on leur proposait de former une sorte de club de surhommes, sponsorisé par Voight, naturellement. Ce dernier devait s'être mis en tête de jouer quelque rôle dans la justice superscientifique parisienne.

Timidement, il se présenta aux deux autres comme le Gavroche d'Acier, le petit protecteur de Belleville. Il ne reçut hélas qu'une réaction assez tiède de leur part : il fut tout de suite évident que les deux hommes, un savant émérite et un tueur professionnel, n'avaient pour ce candide garçon qu'une estime toute relative. Étienne regrettait amèrement l'absence de l'anglais et de l'américaine, retournés temporairement dans leurs patries respectives, lorsqu'une vibration sourde fit trembler la paroi de verre.

Peut-être parce que la diversion était bienvenue, le jeune homme tendit l'oreille. Soudain, un bruit sourd retentit, assez lointain, qui fit vibrer à nouveau la verrière panoramique. Cette fois-ci, il fut certain qu'il arrivait quelque chose : se levant de table, il vint se coller contre la vitre et regarda au dehors. Une sorte de fumée s'élevait un peu plus loin au sud-est. Puis, au bout de quelques minutes, une rumeur enfla ; puis ce fut une foule en panique qui déboula de l'autre côté sur le quai de la Tournelle !

Aucun doute, des parisiens étaient en danger ! Sans prendre le temps de s'excuser, Étienne se rua dans les escaliers et descendit jusqu'à l'entrée du restaurant. Piétons comme automobilistes remontaient paniqués le quai et les rues adjacentes, une expression de terreur sur le visage. Il parvint à intercepter un fuyard pour lui demander ce qui se passait. L'homme, terrorisé, répondit d'une voix hachée :

« Des monstres ! Des monstres ravagent le Jardin des Plantes ! Fuyez ! »

Ni une, ni deux, Étienne enfourcha son cyclomoteur et fendit la foule droit en direction du danger. Poussant les gaz au maximum de sa petite cylindrée, il faisait de son mieux pour louvoyer entre les fuyards et les véhicules à la conduite chaotique. L'exercice était périlleux, et il fut surpris lorsqu'une camionnette arriva droit sur lui ; saisissant les freins in extremis, il passa à deux doigts du véhicule estampillé Voight Industries. Voight devrait inciter ses chauffeurs à rouler plus prudemment, se dit-il mentalement.

Soudain, un vrombissement terrible retentit dans les airs. Levant les yeux, Étienne vit une libellule gigantesque passer au dessus de lui, sa queue percutant les façades dont les débris tombaient sur les pauvres citoyens en détresse. Puis ce fut un choc puissant qui se produisit quelques mètres en avant : à sa grande stupéfaction, un scarabée rhinocéros de la taille d'une voiture se tenait au beau milieu de la rue. Visiblement paniqué, l'animal venait de percuter un bus avec tous ses occupants. Prisonniers de la carcasse de tôle, les passagers hurlaient de terreur !

L'insecte s'éloignait, mais il y avait plus grave : sous la puissance du choc, le véhicule avait percuté une armoire électrique, et de dangereux éclairs s'en échappaient. A tout moment, une étincelle pouvait mettre le feu ! N'écoutant que son courage, Étienne accouru à leur secours. La part mécanique de son être reconnut à ce moment l'urgence de la situation, et ses bras ainsi que son torse se recouvrirent d’éléments métalliques lui conférant une force prodigieuse. Faisant fi du danger que représentait le colossal coléoptère, le Gavroche d'Acier agrippa l'épave tordue de ses puissants poings de métal ; et dans un immense effort, la souleva suffisamment pour libérer les captifs. Alors que ces derniers s'enfuyaient en pleurant de gratitude, le jeune homme mécanique se retourna vers l'insecte qui continuait ses ravages.

Pendant ce temps, le Professeur Kovačević et Totenkopf l'assassin étaient calmement descendus dans la rue. Comprenant eux-aussi qu'un danger menaçait la ville, il montèrent dans la berline du scientifique et entreprirent de remonter le quai Saint Bernard jusqu'aux origines de la panique. Mais la foule et les véhicules abandonnés en pleine rue entravèrent bien vite leur progression, et ils durent se résoudre à continuer à pied.

Arrivant enfin au Jardin des Plantes, ils n'eurent aucun doute qu'il s'agissait de l'épicentre de la panique. Tout un mur donnant sur la rue Cuvier avait été défoncé, comme si un char d'assaut avait décidé de passer au travers. Passant par la brèche, ils constatèrent qu'il y avait encore plus de dégâts : l'une des annexes du Muséum, dans la ménagerie, avait été proprement éventrée. Au milieu du jardin, des visiteurs épars couraient en tous sens en poussant de grand cris, tandis qu'une fourmi de trois bon mètres de long semait la destruction.

Au même instant, Étienne évitait de justesse la corne acérée du scarabée qui lui fonçait dessus. Bien que responsable du carnage, l'animal semblait au moins aussi paniqué que ses victimes. Il donnait des coups désordonnés, hagard, et errait déboussolé. Pourtant, le jeune justicier ne pouvait le laisser continuer de la sorte. Prenant de l'élan, il se rua sur la bête, ses poings massifs en avant, et en deux uppercuts la stoppa net. Il retourna l'insecte sur sa carapace, puis reparti en direction du Muséum.

Parmi les parterres fleuris et les spécimens botaniques rares, la fourmi géante continuait son massacre. Il faut savoir que ces animaux, à leur échelle, sont déjà de formidables prédateurs. Alors imaginez le danger que représente un insecte de plusieurs mètres ! Mais il en fallait plus pour impressionner un combattant aguerri comme Totenkopf. Au mépris du danger, la silhouette noire se précipita sur le monstre : disparaissant soudainement, il réapparu en un clin d’œil au contact de la créature, qu'il attaqua de sa lame.

Malgré la violence de l'assaut, l'acier eut de la peine à traverser l'épaisse chitine. Mais la créature n'en resta pas indifférente pour autant : se découvrant une nouvelle proie, elle expulsa un puissant jet d'acide formique sur son assaillant. Car les fourmis disposent de tout un arsenal, et leur acide n'est pas leur arme la moins mortelle. Surtout à cette échelle, ce que Totenkopf découvrit quand il vit la substance ronger ses chairs ! Réalisant qu'une autre attaque de ce genre lui serait fatale, il se réfugia instantanément derrière un abri.

Préférant à raison se tenir loin des mandibules acérées, Kovačević opta pour une toute autre stratégie. S'agenouillant et posant les mains sur la terre nue, il en appela à ces courants telluriques dont il avait tant parlé, et qu'il prétendait pouvoir contrôler. C'est alors que le sol sous la fourmi commença à s'affaisser, à devenir comme un gruau épais dans laquelle ses pattes s'enfoncèrent à moitié. Pris au piège du sol mouvant, l'animal ne pouvait plus poursuivre ses proies !

Pour autant, tout danger n'était pas écarté. La plupart des visiteurs était parvenue à prendre la fuite, mais il était impensable de laisser l'insecte géant en l'état. Totenkopf restait à observer la scène depuis son refuge, redoutant un nouveau jet d'acide, tandis que Kovačević tentait sans grand succès de percer la cuticule du monstre par des pointes de terre. Ils commençaient à perdre espoir de parvenir à s'en débarrasser lorsqu' Étienne surgit enfin. Voyant la situation, il se précipita au combat, et assénant quelques coups de ses poings indestructibles, terrassa la créature.

Finalement, alors qu'Étienne reprenait son apparence humaine, le calme revenait peu à peu. Le danger avait été maîtrisé, mais il y avait eu des dégâts matériels, et sûrement plusieurs blessés. Le CID avait fini par intervenir, interceptant la libellule géante, et s'occupait maintenant de rétablir le calme. Un stratogyre s'était arrêté au-dessus du Jardin des Plantes, et le lieutenant Claude avait lui-même remercié nos amis pour leur intervention. Mais il restait encore à comprendre d'où ces animaux avaient pu surgir.

Le bâtiment défoncé était un des laboratoires du vivarium. Au milieu des décombres se tenait un homme, bien portant et proche de la soixantaine, dont la détresse le partageait à la fureur. Il tentait vainement de remettre un peu d'ordre parmi les débris, dans un état de fébrilité manifeste, tout en pestiférant dans sa barbe. Les trois surhommes s'approchèrent, dans l'espoir que l'individu puisse éclairer leur lanterne. Une présentation polie leur révéla que leur interlocuteur n'était autre que le professeur Louis-Eugène Bouvier, de la chaire d'entomologie du Muséum ; l'homme idoine, suggéra Kovačević, pour résoudre ce mystère d'insectes géants.

« Et comment que je sais ce qui s'est passé ! vociféra le vieil homme en réponse à la question du savant. Je peux même vous dire que j'étais à premières loges, ah ça oui ! »

Bouvier devenait maintenant rouge de colère, ses grands gestes mal contenus risquant de briser les rares verreries ayant survécu au carnage.

« Non mais regardez-moi ça, tout ce travail perdu ! dit il dans un élan de désespoir, en ébranlant dangereusement un râtelier de tubes à essais. Ça va me prendre des jours pour tout remettre en état ! »

Kovačević et Étienne essayèrent de le faire asseoir, mais il ne voulu rien entendre. Il finit néanmoins à reprendre suffisamment empire sur lui-même pour poursuivre :

«  Je vais vous le dire, moi, ce qui s'est passé : c'est Vimont le responsable, il n'a pas supporté que je le renvoie ! C'est sa vengeance, il a complètement perdu la tête !

— Je vous demande pardon, Vimont vous dites ? s'étonna Kovačević. Mais qui diable est- donc cet homme ?

— Herbert Vimont, mon ancien assistant. J'ai dû le renvoyer l'année dernière, lorsqu'il devint évident qu'il avait abandonné la science au profit de la folie. Et maintenant, il veut me le faire payer ! »

Visiblement, le professeur Bouvier avait la dent dure contre son ancien assistant. Tâchant tant bien que mal de le ramener au calme, Kovačević et le jeune garçon finirent par lui extirper le détail de l'histoire : Herbert Vimont était un brillant entomologiste, spécialiste des hyménoptères, jusqu'à ce que la mort de sa femme le plonge dans le désespoir. Perdant pied avec la réalité, il se lança dans des travaux déments, qu'il exécutait la nuit en secret. Lorsque Bouvier finit par le surprendre, il avait élaboré un appareil, un « entomo-amplificateur », capable d'agrandir les insectes plusieurs milliers de fois, et pratiquait des greffes monstrueuses entre spécimens. Il va de soi que Bouvier ne pouvait tolérer un savant fou dans l'enceinte du Museum, aussi Vimont se retrouva-t-il aussitôt à la porte. Et il ne faisait aucun doute pour le savant que ce dernier avait perfectionné son appareil en vue de prendre sa revanche.

« Ainsi, Vimont a fait irruption dans le laboratoire et agrandi des insectes pour semer la panique ? Demanda candidement Étienne.

— Et bien, pas exactement », avoua l'entomologiste.

Il leur expliqua alors que trois employés de Voight Industries étaient entrés dans le laboratoire, au prétexte d'installer un équipement. Hélas pour lui, ce n'était qu'un stratagème, et ils ont vite menacé le savant afin qu'il leur remette un spécimen. Après quoi, dévoilant l'appareil, ils ont agrandi les trois animaux qui ont semé la panique, sans doute pour couvrir leur fuite.

« Peut-on savoir quel spécimen les individus ont dérobé ? S'enquit Kovačević.

— Une reine de Myrmida Genophaga, répondit Bouvier. La fourmi génophage du Cap, précisa-t-il devant les regards interrogateurs, un animal très rare. Cela ne lui a sans doute pas suffit de détruire mon vivarium, il a encore voulu me dérober un de mes trésors ! »

Certainement, la piste de Vimont paraissait crédible ; et puis, qui d'autre qu'un entomologiste pouvait chercher à dérober un insecte rare ? Mais Étienne restait intrigué par cette histoire de Voight industries : d'abord, l'étrange coup de téléphone de Voight ; puis la camionnette de de Voight Industries qui avait manqué de le renverser ; et maintenant, les coupables de l'attaque des créatures portant l'uniforme de la société ! Cela faisait beaucoup, le milliardaire avait-il quelque responsabilité dans l'affaire ?

Un rapide passage par le secrétariat du Muséum d'histoire naturelle leur donna l'adresse de Vimont, sur le boulevard Haussmann. Kovačević s'en étonna : cela semblait bien bourgeois pour un simple assistant de laboratoire. Bouvier éclaircit le mystère pour lui: Anne Juliourd, la défunte femme de Vimont, était issue d'une famille fortunée de la bourgeoisie. C'était aussi une femme de science, une physicienne qui collaborait avec l'Institut du Radium jusqu'à ce que le cancer l'emporte. C'est cet incident, ajouta-t-il, qui avait provoqué la chute de Vimont — qui jusque là s'était toujours montré un homme affable et un précieux collaborateur.

Sur ce, nos amis prirent poliment congé de Bouvier, alors qu'à l'extérieur le CID finissait de ramener l'ordre. Faisant le point sur cette matinée — qui était, il faut l'avouer, le premier avril le plus riche en surprises qu'ils aient connu — ils décidèrent de la marche à suivre. Après tout, Voight les avait réunis pour faire parler d'eux, non ? Et bien, après cette entrée en matière déjà respectable, ils allaient définitivement faire parler d'eux. Prenant donc sur eux de mener l'enquête, ils se répartirent les tâches : Kovačević et Totenkopf iraient enquêter à l'appartement de Vimont, tandis qu'Étienne se rendrait à l'Institut du Radium et essaierait de contacter Viktor Voight. Et après avoir convenu de se retrouver à l'Institut, ils partirent chacun de leur côté.
Avatar de l’utilisateur
L'Homme Vaporeux
 
Messages: 74
Inscription: Dim 16 Juin 2013 16:08


Re: [CR] Les Mystères de l'Impossible

Messagede Lord Anaon » Ven 13 Juin 2014 02:59

Ce CR m'était passé sous le nez...

Bien content d'être, au final, tombé dessus. C'est toujours un plaisir de te lire.

Merci à toi.

Lord Anaon, qui se demande ce que bien avoir à cacher ce monsieur Voight... :P
Avatar de l’utilisateur
Lord Anaon
 
Messages: 191
Inscription: Jeu 17 Fév 2011 00:53
Localisation: Bout du monde

Précédente

Retourner vers Index du forum

Retourner vers Des surhommes et leurs histoires

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 3 invités