Une patrouille de la Fondation Argosy

[Lord Anaon]

Episode 2 - Partie 2

A la merci de nos terribles héros, M. d’Outremort est prié de se mettre à table, s’il ne veut pas voir apparaître un petit trou dans sa précieuse combinaison :
«Voilà quelques années que j’entretiens une correspondance avec Jan Mayen, un ingénieur en aéronautique allemand. De nos échanges est née l’auto-volante, celle-là même qui a servi pour les braquages de la bande à Fantoche.
Il y a environ 3 semaines, un certain Rolf Karsten s’est présenté à moi. Il était mandaté par mon correspondant teuton pour me faire une offre : les allemands me donnaient les moyens de restaurer le château d’Outremont en échange de Robert Darvel et de son invention. Vous imaginez aisément que mon génie, allié à l’audace de la bande à Fantoche, permirent de mener à bien cette mission. Mayen attentait son colis, ainsi que Morand et ses compères, au pont de Port-à-l’Anglais.
Dès notre arrivée au lieu de l‘échange, les allemands capturèrent toute la bande. L’opération fut brève et efficace, Mayen ayant connaissance des faiblesses de chacun, grâce à mes indications. Je devais repartir seul, les allemands emportant avec eux votre ami Darvel, Morand et ses voyous.»
Après ces aveux, nos irréprochables héros s’empressent … de confisquer la moitié du magot, bien mal acquis, de Savinien. Les poches bien lestées, et M. d’Outremort sous le bras, ils rentrent alors sur Paris.

De retour à la capitale, nos infatigables héros recherchent les allemands à l’origine de toute cette affaire. Un petit coup de Fatala, un petit coup de Jacques Bellegarde, un petit coup d'Academus Lalouette, le tout combiné aux renseignements de M. d'Outremort, permet de réduire le champ d’investigation à 3 sites parisiens : les hangars de Port-à-l’Anglais , l'ambassade d'Allemagne et le zeppelin de Hans Knüttel. Seul ce dernier retient l’attention de nos astucieux héros. Mais l’abordage d’un zeppelin, sans doute fortement armé, ne se fait pas sans un peu de soutient. Nos diplomatiques héros font alors appel à l’Ombre pour demander des renforts. Ils exposent le fruit de leurs investigations à l’officier du CID, en omettant soigneusement la capture de M. d’Outremort. Malgré toute cette franchise, l’Ombre ne peut apporter son soutien officiel à l’équipe : « Le zeppelin de Knüttel est sous pavillon allemand et donc hors de notre juridiction. Le CID ne peut y intervenir sans créer un incident diplomatique. Je ne peux que vous souhaitez bonne chance. » Puis l'Ombre enchaîne : « En parlant des teutons, j’ai une information qui pourrait vous intéresser : le prince Wuni de Java et sa bande ont été extradés vers l’Inde, à l’exception d’Ashanti Garuda. La bougresse a été réclamée par l’ambassade d’Allemagne qui prétend qu’elle est un agent infiltré. Selon leurs dire, Ashanti Garuda a empêché les indiens de s’en prendre aux savants allemands durant le congrès. »
N’obtenant pas le soutien officiel espéré, nos malheureux héros se tournent une fois de plus vers M. d’Outremort. Le bandit saisie alors cette opportunité : il propose d’échanger sa liberté contre son auto-volante. Le marché accepté, Savinien d’Outremont amène ses geôliers à la planque de la bande à Fantoche, creusée sous le gymnase de Pontargis. (Le passage secret dans les vestiaires à faire rire la table pendant une bonne partie de la séance ) C’est évidement là que ce cache l’auto-volante, un petit bijou de la super-science permettant de parcourir les cieux dans un silence absolu. M. d’Outremort libéré, nos intrépides héros s’envolent vers le zeppelin allemand.

Quittant l’auto-volant accrochée à l‘arrière de la nacelle, grâce à un système de pattes mécaniques, le docteur Subtil pénètre seul dans le dirigeable en passant à travers les parois. De là, il actionne une trappe, offrant un passage au reste de l’équipe. Nos valeureux héros se lance alors dans la recherche, aussi discrète que hâtive, de Robert Darvel. Cette exploration du bâtiment céleste est une véritable découverte, car sous la toile du zeppelin se cache un vaisseau fait de métal et propulsé par des moteurs à la pointe de la technologie. Remis de leur surprise, nos curieux héros retrouvent, enfin, le portail de voyage interastral. S’approchant de la machine, ils déclenchent malencontreusement une alarme, à laquelle une trentaine de soldats armés se sentent obligés de répondre. Dirigés par Sturmvolgen, Rolf Karsten et Ashanti Garuda, des surhommes allemands, ils cernent rapidement les visiteurs indésirables, malgré une brève tentative de résistance (durant laquelle le Docteur Subtil voit son genou se faire exploser par une balle en argent, seule matière insensible à son intangibilité). A cette victoire, Ashanti se met à sourire : «Ma véritable mission auprès du prince Wuni était de collecter les informations utiles au rapt de Darvel et de sa machine. Ce qui comprend les points faibles de ses éventuels protecteurs.»

Faisant enfin son apparition, Jan Mayen traîne avec lui un Robert Darvel quelque peu amoché. Tout en complimentant nos vaillants héros pour leur bravoure, l’allemand déclenche l’ouverture du portail. Alors qu’une brume rougeâtre se répand dans la pièce, nos sympathiques héros sont invités à passer à travers le seuil, un canon de fusil dans le dos. Perdant tout repère, les voyageurs interastraux sont envahis par une sensation de vertige et finissent par perdre connaissance. C’est en ouvrant les yeux que nos, désormais, héros martiens découvrent un paysage rougeâtre baigné de la lumière pale d’un Soleil partiellement éclipsé par un corps céleste. Alors que le professeur Bell pleure Eliphas, son ami fantomatique qui ne l’a apparemment pas suivi, Robert Darvel, qui lui est, par contre, bien arrivé sur Mars, se réjouit : « Je reconnais les lieux. Je devrais pouvoir retrouver le chemin d’un village martien, tout proche, pacifique et accueillant. » Mais arrivés au village, nos courageux héros découvrent que le peuple pacifique a déjà accueillit la bande à Fantoche qui s’est rendue maître des lieux. Comment les bandits vont-ils réagir face à ces nouveaux arrivants ?

Suite au prochain épisode.

Lord Anaon, enfin sur le forum...

[L'Homme Vaporeux]

Ces comptes rendus sont vraiment admirables!

J'apprécie beaucoup la façon dont tu as adapté le scénario, en remettant Darvel au centre de l'histoire, en en liant les indiens au Allemands via Ashanti. En tout cas, ça m'inspire beaucoup pour l'adaptation que je comptais moi-même faire pour mon groupe.

[Lord Anaon]

Merci pour ce témoignage fort sympathique. Rien ne me fait plus plaisir que d'apprendre que quelqu'un puisse s'inspirer des quelques lignes que je partage ici.

Lord Anaon, aux anges...

[Golgoroth]

Ahh, merci pour cette suite ! C'est encore que du bon.
Tes joueurs doivent se régaler.

[Lord Anaon]

Merci Golgoroth.
En effet, les joueurs s'amusent beaucoup.
En même temps, c'est pas difficile, car la Brigade Chimérique fait parti des jeux favoris, à ma table.

Lord Anaon, qui se foule pas trop, en fait...

[Lord Anaon]

Episode 3 - partie 1

Nous retrouvons nos valeureux héros, dans un village martien, toutes armes sorties, face à la bande à Fantoche. Étrangement, Morand préfère ouvrir les négociations avant que la situation ne dégénère: « Vous aussi, avez été capturés par les allemands ? Vous-voulez peut-être retourner sur Terre ? Si c’est le cas, mes amis et moi-même sommes disposés à vous y aider. Nous, tout ce que nous voulons, c’est vivre paisiblement dans ce village. » Nos vaillants héros n’ont pas d’autres choix, s’ils veulent retrouver au plus vite les prisonniers de Mars, que d’accepter cette alliance impie. Même le docteur Subtil, qui pourtant veut faire payer à Morand la mort de son ami Bouvancourt, accepte de déposer les armes. Mais nos sulfureux héros se promettent, une fois la mission de sauvetage effectuée, de revenir s’occuper des bandits.

L’accord accepté, la Cantatrice passe quelques ordres de sa voix enchanteresse et aussitôt les martiens préparent la plus grande hutte pour leurs nouveaux ‘invités’. Commencent alors les préparatifs du sauvetage. Certains autochtones affirment qu’il y a environ 15 jours, des Erloors emmenèrent des terriens vers le sud. C’est dans cette direction que leur tanière se situe, au fin fond des cavernes de la vallée de Lirraarr. Robert Darvel, qui connait cette région, pourra y guider l’expédition. Comme promis, Morand fournit l’équipement et les vivres. En quelques jours, nos infatigables héros sont prêts à partir. Et Il est temps. Il devient vraiment difficile de respecter les accords passés avec la bande à Fantoche. Les bandits se comportent en véritable tyran avec la population locale. Contraints par les chants hypnotiques de la Cantatrice, et la brutalité d’un Marcoux constamment imbibé d’alcool, les martiens fabriquent des lances à pointe d’ardoise et des feux grégeois. Interrogé sur ses ambitions, Morand se défend : « C’est pour les protéger contre les Erloors ». Mais à l’écouter de plus près, il parle plus souvent de son futur titre d’empereur de Mars, que de ces vampires.

Mais nos nobles héros sont déjà bien loin de tout ça, marchant vers le Sud, dans la direction de la vallée de Lirraarr. Durant ces quelques jours de voyage, ils en découvriront un peu plus sur la planète rouge. Ainsi, le professeur Bell et Achille la flèche ont la joie de chasser des Romboo, prédateurs fouisseurs qui attrapent leurs proies à partir de leurs galeries souterraines. Puis, après avoir traversée un canal martien – majestueuses constructions d’une civilisation ancienne – aux eaux tumultueuses l’expédition est reçue à bras ouverts dans un village d’autochtones. Comme les avait décrit Darvel, les martiens sont en effet un peuple accueillant lorsqu’ils ne subissent pas le joug d’une bande de voyous. Après un bref repos, nos intrépides héros reprennent la route. En chemin, ils réchappent à un nuage d’aérophytes (plante aérienne toxique) et découvrent, avec horreur, la Terre Morte. Durant ce périple, nos vigilants héros ont aussi constaté un phénomène étrange : le Soleil est de moins en moins visible, occulté par un corps céleste qui ne cesse de grossir de jour en jour.

Arrivés dans le Sud de Mars, nos curieux héros découvrent enfin la vallée de Lirraarr. C’est une vaste forêt chatoyante et luxuriante qui pousse là, entre des sommets rocheux. L’expédition évolue désormais entre des palmiers aux tailles démesurées, des bambous aux couleurs vives ou des arbres aux senteurs exotiques, à la recherche d’une entrée qui pourrait les mener aux grottes des Erloors. Selon Darvel, les chauves-souris martiennes ont trouvé refuge dans des galeries sillonnant les sommets qui entourent la vallée de Lirraarr. Le passage enfin découvert, c’est les torches à la main que nos astucieux héros s’enfoncent dans les souterrains. Le feu, craint par les vampires de la planète rouge, devrait les maintenir à distance le temps d’explorer leur tanière.

Les flammes remplissent leur office, et empêchent les Erloors, dérangés par cette soudaine intrusion, de s’approcher trop près des curieux. Mais aux milieux de ces créatures, nos courageux héros ne sont pas très rassurés. Parcourant au pas de courses cet enchevêtrement de cavernes, l’expédition espère trouver au plus vite les prisonniers de Mars. Mais aucunes traces des personnes enlevées sur Terre. Au bord du découragement, nos inépuisables héros sombrent dans la panique la plus totale lorsque des jets d’eau éteignent leurs torches protectrices. Plongés dans l’obscurité, ils deviennent la cible de centaines de mains griffues qui les jettent contre terre, alors que la douce mélopée de la Cantatrice envahit les galeries. La traîtresse utilise sa voix hypnotique pour monter les Erloors contre nos malheureux héros. Alors que tout semble perdu, une voix gutturale raisonne dans la tête des captifs : «Je peux vous libérez, à condition que vous épargnez mes enfants!» aussitôt la proposition acceptée, l’étreinte des vampires se desserre. Ayant perdu tout contrôle, la Cantatrice hurle sa colère dans le noir. Mais la colère devient rapidement des plaintes de douleur…

Alors que les tunnels retrouvent leur calme et que seuls sont visibles les petits yeux diaboliques des Erloors, la voix se fait de nouveau entendre : «Mes enfants vont vous reconduire dehors. Mais avant, laissez-moi vous dire qu'aucun de votre espèce n'est prisonnier ici. Ils sont sous le joug des invisibles, dans la Tour de verre. Si vous détruisez cette tour et ses habitants, je vous promets de vous ramener sur votre planète, vous et vos semblables. Ainsi en à décider Xorn, la mère de tous les Erloors. » Déjà mis en confiance, nos diplomatiques héros acceptent cette proposition. Les Erloors ne sortant que la nuit, ils ont la journée pour reprendre leurs esprits et se reposer un peu. Darvel en profite pour donner quelques explications : « La planète rouge compte 3 peuples endémiques qui, dans l’ordre de prédation, sont : les Invisibles, sorte de petites pieuvres aillées, les Erloors, que vous avez déjà pu observer, et ceux que nous nommerons les martiens. Les invisibles se maintenaient au sommet de cette pyramide grâce à leurs capacités volitives. Nous avons mis fin à ce règne sanglant lors de ma deuxième expédition sur Mars, en détruisant le Grand Cerveaux, le maître de ces pieuvres volantes. J’avais imaginé que durant cette bataille tout son peuple avait péri. Au vu des événements récents, force est de constater que certains individus ont survécus. »

De bien terribles adversaires se profilent dans les prochaines aventures de nos fascinants héros…

Lord Anaon, presque au terme...

[Golgoroth]

Haha, le coup de la torche qui s'éteint dans le noir, j'aime... Il y a toujours la petite goutte de sueur dans ces cas là

[Lord Anaon]

Pour être franc, les PJ ont commencé par maudire la Cantatrice (dans un florilège de surnoms que je te laisse imaginer). Les sueurs froides ne sont venues que quelques secondes après, lorsque les mains griffues des Erloors se sont abattues sur eux.


En tout cas, merci à toi, Golgoroth. Ça fait vraiment plaisir d'être lu... Et merci à tous ceux qui ont pris le temps de laisser un petit commentaire. C'est le meilleur des stimulants.

Pour vous remercier, voici, enfin, la conclusion de cette petite aventure :

[Lord Anaon]

Episode 3 – Partie 2

La nuit suivante, c’est le professeur Bell qui donne le signal de départ : « Mes enfants vont vous transporter jusqu’aux Invisibles. Ils vont vous soutenir dans cette bataille. Il faut que cette race maudite disparaisse. Ainsi en a décidé Xorn, la mère de tous les Erloors. » Devant le regard interrogatif de ses condisciples, l’écossais explique, le sourire aux lèvres : « Il semblerait que je sois en lien direct avec Xorn. Elle partage ses pensées avec moi, ainsi que ses pouvoirs. » Le professeur Bell est désormais investi de l’autorité de la mère de tous les Erloors, ce qui lui permet de commander ces créatures, mais aussi de profiter d’une vision absolue de cette planète.

Escortés par une trentaine d’Erloors, nos intrépides héros s’envolent vers la Tour de verre. Au bout d’une poignée d’heures, le donjon cristallin est enfin en vue. C’est un gigantesque prisme, brillant d’une lueur diaphane sous les rayons lunaires. Bell/Xorn pointe la Tour du doigt : « Voyez la plateforme au sommet. C’est là que les Invisibles retiennent leurs prisonniers, dans des cellules de verre. » Nos courageux héros remarquent surtout que la fameuse terrasse à pour gardien un essaim d’Erloors qui se ruent dans leur direction. Ce premier combat n’aura pas lieu : de sa voix autoritaire, le professeur Bell parvient à arracher ces vampires à l’influence néfaste des pieuvres aillées.

Fort de ce prompt renfort, la nuée s’abat sur le sommet de la Tour de verre, désormais défendu par les derniers survivants de la race des Invisibles. Ce premier assaut est rapidement repoussé, les Erloors ne faisant pas le poids faces aux capacités télékinésiques de ces pieuvres aillées. Ne se laissant pas décourager, nos valeureux héros prennent pied sur la plateforme et se jettent sur l’ennemi. Le professeur Bell massacre les premiers Invisibles, qu’il repère facilement, guidé par la vision de Xorn. Malgré leurs pouvoirs, les pieuvres aillées ne peuvent échapper aux sens aiguisés d’Achille la Flèche qui fait mouche à chaque coup d’arbalète. Même le Marquis parvient à s’illustrer durant cette confrontation, achevant les blessés, dont la position est trahit par leurs plaies suintantes. Cette soudaine effusion de sang éveille l’appétit des Erloors, qui malgré les pertes, massacrent et dévorent une grande partie des Invisibles. Ce second assaut, bien plus violent, à raison des pieuvres aillées, qui se retranchent à l’intérieur de la Tour de verre.

Enfin, nos victorieux héros libèrent les prisonniers de Mars. Ils ont ainsi la joie de retrouver Violette, descendante du Marquis, et Georges Darvel, le frère du conquérant du ciel. Malheureusement, tous les détenus ne sont pas présents. A en croire les témoignages, 6 d’entre eux ont été emportés par les Invisibles dans les profondeurs de leur repaire. Alors que les Erloors rapatrient les prisonniers libérés, jusqu’à la tanière de Lirraarr, nos infatigables héros s’enfoncent dans les fondations de la Tour de verre. Grâce à sa vision absolue, le professeur Bell guide son équipe à travers ce vaste réseau de couloirs cristallins. La Tour de verre se révèle être une merveille architectural. Le complexe des Invisibles, construit dans un matériel aussi fin que résistant, est tout aussi étendu dans les profondeurs qu’à la surface. C’est un enchevêtrement de couloir à l’éclairage moderne, de laboratoires au matériel hyper sophistiqué et de galeries à l’art raffiné que nos inépuisables héros découvrent lors de leurs recherches.

C’est dans un laboratoire que la troupe découvre, enfin, l’horrible sort des disparus. Empilés sous une machinerie minérale, les crânes de leurs cadavres décomposés ont fusionnés, sous l’effet d’une chimie barbare, donnant naissance à énorme encéphale. « Ce n’est que la première étape, décrypte Bell/Xorn. Les Invisibles tentent de reconstituer un Grand Cerveau. » …. Et de le protéger. Profitant de la stupeur de leurs adversaires, les dernières pieuvres aillées, passe à l’assaut. Le combat tournerait à l’avantage de nos vaillants héros si le Grand Cerveau ne les écrasait de ses pouvoirs psychiques. Encouragé par Xorn, qui communique toujours avec lui, le professeur Bell parvient à trouver assez de force pour porter un coup de scalpel à la monstruosité créée par les Invisibles. Le coup déstabilise suffisamment le Grand Cerveau pour qu’Achille La flèche, libérer de son influence néfaste, lui décoche un trait mortel. Privé de son soutient, les derniers Invisibles meurt dans cet ultime combat.

De retour à Lirraarr, nos braves héros découvrent que la vallée est envahie par les martiens. La troupe, dirigée par Morand et les siens, assiège le repaire des Erloors. Dès l’aube, les assaillants pilonnent les cavernes de feux grégeois. Malgré une éclipse solaire, les vampires n’osent pas sortir de leur tanière en plein jour et ne peuvent donc repousser cette attaque. Le Marquis décide alors de prendre les choses en main. Il organise la défense dans les galeries, attendant de pied ferme les envahisseurs. Stratégie qui se révèle payante dès la fin du pilonnage, lorsque Morand lance ses armées à l’assaut. Rapidement jugulées à travers les cavernes, par un fin jeu de guérillas, la bande à Fantoches se retrouve séparée du gros des troupes, isolée dans une grotte où nos perfides héros attendent en embuscade. Vif comme l’éclair, le Marquis embroche la Cantatrice. De son côté, Achille la Flèche tient tête à un Morand surexcité. Par contre, le pauvre professeur Bell se fait malmené par Marcoux, dont l’alcoolisme démultiplie la force.

Pendant ce temps, dans les autres galeries, les martiens, libérés, depuis sa mort, de la domination mentale de la Cantatrice, cessent les attaques. Darvel, par un discourt enflammé, en profitent pour les retourner contre Morand. La victoire semble acquise lorsqu’un bourdonnement infernal résonne dans la vallée de Lirraarr. Des milliers d’insectes géants recouvrent désormais la région, ne laissant derrière eux que poussière et ossements. Ces horribles bestioles s’infiltrent déjà dans les galeries des Erloors, dévorant tout sur leurs passages. La bataille reprend, mais les anciens ennemis doivent faire front commun face à ce nouvel adversaire. Fou de rage, Morand se lance vers la marée grouillante qui se déverse dans les cavernes. Il peut compter sur ses derniers partisans, qui disparaissent, avec lui, dans la multitude. Cet assaut désespéré donne le temps nécessaires aux assiégés de condamner l’accès aux souterrains.

Durant ce court répit, Bell découvre, à travers les visions de Xorn, l’étendu du désastre. L’éclipse n’a rien de naturel, mais le soleil est occulté par une planète errante d’où se déverse un déluge d’insectes. Il comprend alors qu’il n’y a plus beaucoup d’espoir pour Mars. Xorn aussi a compris. Alors, elle s’exprime une dernière fois à travers la voix du professeur Bell : « Venez jusqu’à moi, vous et les vôtres. Mes enfants vont vous couvrir. » Déjà, de nouveaux insectes tueurs pénètrent dans la tanière, profitant de la moindre brèche pour s’infiltrer. Rassemblant les prisonniers et les derniers martiens, nos nobles héros s’enfoncent au plus profond des galeries. C'est en passant par une vaste caverne, où les femelles Erloors allaitent les rejetons de Xorn dans des nids fait de plumages et de feuillages, que nos ténébreux héros comprennent que la Mère s’apprête à sacrifier son peuple pour leurs permettre de fuir.

Ils sont désormais en présence d’une immense et terrible créature, à l’abdomen gonflé de milliers d’œufs. Celle-ci, voyant les humains arriver, arrache l’un des nombreux yeux qui couvrent son abominable face. Le temps de le remettre à nos sympathiques héros, le globe se cristallise. Ils comprennent alors que l’œuf de cristal est un œil de Xorn. « Maintenant que vous l’avez en main, concentrez-vous sur le lieu à rejoindre. Vous allez y arriver. Mes enfants ne sont déjà plus qu’un souvenir et Mars un désert sans vie. Je vous souhaite de pouvoir protéger votre monde, mieux que ce que j’ai pu faire pour le mien… ». Ce sont les derniers mots qu’entendent nos regrettables héros avant de se matérialiser dans le jardin du Luxembourg, à Paris. Face à cette apparition, le CID intervient rapidement. Après quelques jours d’hospitalisations, et quelques gros titres de journaux - « Les prisonniers de Mars enfin libérés », « Nouvelle expédition sur Mars » - nos admirables héros sont reçus par Leo Saint-Clair en personne. « Je vous félicite, vous avez sauvé de nombreuses vies. Vous êtes de véritables héros et mon organisation à besoin de gens comme vous. Sachez que Robert Darvel à déjà repris sa place au CID et travaille sur un nouveau portail de voyage interastral, pour remplacer celui volé par les allemands. » Nos fiers héros déclinent une fois de plus cette invitation, craignant plus une invasion d’insectes géants, qu’un nouveau complot nazi. L’avenir leur donnera-t-il raison ?

Lord Anaon, ayé, finito...

[Rom1]

Finito ? Oh non, debuto à peine.