MR et Dé chimérique

[Lord Anaon]

Après quelques parties de la BC, je dois avouer avoir du mal, lors des Tests simples, à interpréter la MR, et donc, le Dé chimérique. Il faut avouer qu’ils représentent, un majorité non négligeable des jets à ma table. Un GMJ (Gentil Maître de Jeu) passant par là, pourrait-il me donner quelques conseils avisés ?

Prenons un exemple concret :
A ma droite Alphonse La Foudre, athlète professionnel, triple médaillé d’or au J.O. de Berlin de 1936.
A ma gauche, Raoul La Binocle, rat de bibliothèque, se tord le pouce à chaque fois qu’il décapsule une bouteille de Radium Cola.

Sous vos yeux ébahis, ces 2 hommes se proposent de bondir du sommet des Galeries La Rillette, vers le toit le plus proche.

Monsieur La Foudre s’élance déjà et obtient, après son jet de D, une MR de 6. Nous obtenons donc :
- Avec un 1 en Dé Chimérique (donc une MR de 3 au final): Alors qu’il s’apprête à prendre son élan, Alphonse glisse sur les ardoises, mais il atteint tout de même le toit d’en face.
- Avec un 6 (MR 12) : Alors qu’il est au-dessus du vide, Alphonse fait un double salto arrière et atterrit sur le toit d’en face en équilibre sur les mains.
- Avec toutes autres valeurs (MR 6) : Après un saut notable, Alphonse atteint le toit d’en face.

C’est au tour de Monsieur La Binocle, qui après son jet de D, obtient un ME de 4 :
- Avec un 1 en Dé Chimérique ça donne (donc une ME de 8 au final): L’impulsion est insuffisante, Raoul joue au chewing-gum collé sur le trottoir, 10 étages plus bas.
- Avec un 6 (ME de 2) : Raoul parvient à franchir la distance, mais rate de peu (et non de justesse) le toit d’en face. Le voilà suspendu, par une main, à la bordure d’un balcon.
- Avec toutes autres valeurs (ME 4) : Malgré un saut normal (peut-être une erreur dans la table p.193), Raoul va précipitamment embrasser le pavé 10 étages plus bas. Il a manqué le toit d’en face.

Tout ça pour dire, que je ne vois pas la différence entre demander un Test difficulté 18 avec une MR de 1, ou un Test difficulté 15 avec une MR de 4. Dans les 2 cas le joueur aura obtenu plus de 18 sur son jet. Il réussit son action, peu importe le résultat du Dé chimérique. Pareillement en cas d’échec. Le Dé chimérique n’a aucune influence sur le résultat final.

Entendons-nous bien, je parle, là, de Tests simples. En opposition (et donc en combat), le Dé Chimérique à une influence direct sur le résultat final.

J’espère que l’exposé est assez clair pour que quelques personnes de grande expérience m’expliquent ce qu’il faut faire pour ne pas entendre un joueur s’exclamer : « Mais j’ai fais 6 en Dé chimérique. Ca ne sert à rien alors ? »

Lord Anaon, MJ à chimériser.

[Rom1]

Et bien il y a bcp de manières de retranscrire cela, tout de même.
Par exemple, sur un jet d'enquête : plus la MR est élevée, plus le MJ peut donner d'indices - non seulement l'indice principal pour avancer dans l'intrigue, mais aussi quelques autres précisions afin d'aider le joueur à en comprendre plus.
La MR peut aussi jouer sur le temps nécessaire à accomplir une action. Comme réparer un engin : une grosse MR peut faire en sorte qu'un avion soit remis en état de marche en 6 h au lieu d'une journée.
Sur les Test de médecin, la MR a une influence directe également.

En somme, il faut que le MJ se creuse la tête (ou sur des jets prévus - comme l'enquête - prévoit d'avance des petits bonus) afin de donner à la MR et donc au dé chimérique toute son importance.

[Lord Anaon]

Ok, je comprends bien. Mais tous mes doutes ne sont pas levés, désolé. Je me permets donc de continuer mon exposé, même si je conçois que cela puisse endormir l’auditoire.

C’est la double modularité qui me déstabilise. Nous avons une difficulté à estimer et une MR à étalonner afin d’interpréter la qualité de la réussite. Je me demande pourquoi il n’y a pas un unique paramètre pour quantifier le résultat d’un test ?

Par exemple, i l est possible de le faire en faisant simplement varier la difficulté. Partons de l'exemple des indices.
Diff. 12 -> Indice principal.
Diff. 15 -> Indice principal + Indice secondaire.
Diff. 18 -> Indice principal + 2 Indices secondaires.
.....

J’avoue, c’est que j’ai tendance à faire naturellement. Mais au vu de tes explications supra, je crois que j’ai fait fausse route.

Du coup, pourquoi ne pas avoir instauré une difficulté fixe ? Par exemple 12, puis au MJ d’estimer la MR nécessaire pour accomplir l’action et de moduler la réussite suivant la MR obtenue.

Je me pose ces questions, car parfois, certains joueurs sont déçus par l’interprétation que donne de leurs jets de D. Je réclame un Test à 24, puis j’explique au joueur, qui obtient un 25 après avoir dépensé 1 point de Radium, "Cela te fait une MR de 2 avec ton Dé chimérique à 6. C'est dommage avec un MR de 4 tu aurais pu mieux faire.". Je me retrouve face à un joueur interloqué, car il se félicitait déjà de sa réussite prodigieuse.
C'est un exemple, je fais rarement preuve d'un tel sadisme à ma table...

Je cherche juste à comprendre les mécanismes du jeu, certes de façon exhaustive, et pas à pointer de soi-disant faiblesses ou à tenter de railler les concepteurs. Oui, je préfère passer pour un benêt que pour un diptérophile.

Lord Anaon, pinailleur du matin.

[Rom1]

Diff. 12 -> Indice principal.
Diff. 15 -> Indice principal + Indice secondaire.
Diff. 18 -> Indice principal + 2 Indices secondaires.

Cela revient au même, non ?
Tu fixes la difficulté à 12 mais ton joueur fait 16 (ou une MR l'amenant à l'équivalent de 16) => tu lui files les indices correspondant aux diff. de 12 et 15.

[Lord Anaon]

En effet, j'ai l'art de compliquer les choses.

Merci pour cette explication de texte.

Lord Anaon, décomplexé.

[Rom1]

Bah disons que le système de la Brigade est volontairement très simple à plier ou adapter - notamment les pouvoirs. Il ne faut donc pas hésiter à aménager tout ça selon tes besoins !
Aucun auteur ne viendra chez toi te défoncer tes meubles à la barre à mine pour non-respect de nos règles gravées dans le marbre.

[Lord Anaon]

Aucun auteur ne viendra chez toi te défoncer tes meubles à la barre à mine pour non-respect de nos règles gravées dans le marbre.

Je me méfie tout de même, j'ai bien appris ma leçon : Big Brother is watching you.

Lord Anaon, né en 1984. (Ou un peu avant, peut-être)