La Brigade Chimérique

Histoire de se faire plaisir avec un sujet un peu bateau mais éminemment sympathique.
L'objet ici est de dire qui est votre personnage (ou vos s'il y en a plusieurs) préféré dans la Brigade chimérique. Et donc quel est votre PNJ chouchou si on raisonne en terme de JdR. En expliquant bien sûr pourquoi, un peu.

Pour moi déjà, c'est Jean Séverac. Je trouve qu'avec ce personnage, les auteurs ont parfaitement su créer le super-héros français, représentant de notre pays, sans s'égarer dans un délire à la Captain France - qui ne fonctionnerait pas chez nous. Séverac est un aristocrate proche du peuple, un scientifique et un soldat, un guerrier et un homme de paix. Il porte en lui la Brigade chimérique, qui "exprime" toutes ses contradictions.
J'aime le design de ce héros, colosse chauve au visage doux, élégant mais animal. J'adore sa tirade lorsqu'il saute sur Métropolis dans le tome 5, elle le résume à la perfection.
Bref pour moi, le protagoniste idéal de cette saga.

Ensuite, il y a George Spad. Tout est fait pour qu'on en tombe amoureux, et ça marche ! Forte et fragile, elle symbolise le tragique de cette époque comme en témoigne son destin.
C'est une femme de son temps, émancipée, garçonne. Son look est à ce titre parfait. Difficile de ne pas songer à sa fin sans avoir la gorge serrée.

Et enfin, le Nyctalope ! Un personnage fascinant, charismatique mais si faible au fond de lui. J'adore toute particulièrement son échange introductif avec Mabuse (qui pose bien le caractère du Léo !) et sa déchéance dans l'épilogue. Il est en quelque sorte l'antithèse de Séverac.
Et que dire de son apparence ! Cette allure bonhomme qui cache le surhomme le plus puissant de France, ce paradoxe est génial.

Allez, à vous !

Il ne risque pas d'y avoir beaucoup de fan de Sirius

Et bien pour ma part, mon préféré est Cagliostro. Etant MJ à Dark Heresy qui reste tout de même mon JdR phare, Cagliostro empreinte la même ambiance qui peut régner dans cet univers futuriste. La menace insidieuse, manipulatrice et corruptrice. La citation dans l'Encyclopédie me rappel aussi l'aspect sagesse et puissance de Dr Manhattan de Watchmen, froid et mesquin. Au niveau comportement, c'est inspiré de son image, je le vois très bien Joker de Batman. Un menteur, prestidigitateur qu'on sait immortel. Un démon qu'on renvoi aux Enfers en attendant dans l'angoisse sa prochaine réapparition. A ceci s'ajoute sa vieille forme de Joseph Balsamo, mais il s'agit une autre histoire.

Néanmoins, il ne me reste qu'à lire la BD de la Brigade Chimérique pour confirmer cela ou trouver

Beaucoup des personnages sont intéressants dans cet univers mais celle qui m'a le plus ému, touché c'est George Spad et son tragique destin, humain trop humain pour reprendre Nietzsche.

Elle est le symbole de cette période où tout semble possible et où pourtant la noirceur, le funeste va reprendre le dessus. A la fois forte et fragile, elle est au milieu de ce monde de surhommes, l'incarnation de la nature humaine dans ce qu'elle a de plus noble.

Je crois que je dirais au premier chef Nous Autres. Adorateur du génial roman de Zamiatine, j'ai trouvé particulièrement gonflé de l'adapter ainsi - c'est qu'on est loin du pulp ! -, mais finalement ça passe très bien, avec ce qu'il faut d'ambiguïté pour rendre ce "surhomme collectif" fascinant (sans parler des implications qu'il suscite avec l'Institut du Radium, etc.). Et les pages qui lui sont consacrées dans le JdR sont passionnantes.

En deuxième lieu, après moult hésitations, je dirais finalement Le Nyctalope, personnage tragique au sens fort, à la fois bigger than life et médiocre, d'une complexité qui le rend donc très humain pour un surhomme, comme un bon personnage échappé de l'âge d'argent...

Enfin, les joyeux drilles du Club de l'Hypermonde. Parce que c'était un vrai plaisir, notamment, de croiser Régis Messac et Jacques Spitz dans la BD...

Alors là, je dois dire que je suis très fan d'abord du Nyctalope. Un personnage ambigu, héros, patriote et mégalomane. Ce qui me tue le plus c'est l'opposition entre son pouvoir, assez peu impressionnant, son allure bonhomme et son statut de plus grand surhomme de France, et peut-être même d'Europe.

Je suis aussi tombé amoureux du concept de Nous Autres, ultra osé, avec Le Grand Frère, un mécanoïde géant à l'effigie de Staline ! Génial.

Pour ma part, dur à dire quel est mon personnage préféré de la bande-dessinée. Il y en a tellement, et même ceux qui n'apparaissent qu'une ou deux fois sont suffisamment bien mis en valeur pour en devenir charismatiques et attachants. Bon, déjà, je ne citerais pas les personnages français (du Nyctaclope à Spad en passant par le couple Curie): par chauvinisme et patriotisme, j'ai de base une bonne grosse attirance pour eux tous ;p.
Principalement Jean Séverac, qui m'a permit de répondre à une question que je me posais depuis un moment : pourquoi les habitants des États-Unis sont-ils tous en admiration devant le Captain America ? Hé bien, une fois la dernière page du tome 3 lue, j'ai pu comprendre. Le dessin, les couleurs, le background du personnage, le contexte historique à la fois de l'histoire et de la BD elle-même... Voire la France mise en valeur via ses traditions les plus honorables et morales, et via un personnage décrit comme "surhumain/super-héroïque", c'est quelque chose. Tout pour inspirer l'émotion, la fierté. Bref, c'était pour la minute " je raconte ma vie ".

Concernant les personnages, et en tant que personnages de fiction uniquement, je précise, je dois avouer que le Gang M fait partie de mes préférés. La présence de Mabuse dans le prologue (un personnage déjà extraordinaire dans les films de Lang, à la fois un symbole de l'Allemagne de l'époque et une anticipation du nazisme) était une des choses qui avait retenu mon attention et qui m'avait incité à acheter le premier tome (hé, son hypnose doit marcher même sur les lecteurs à un certain niveau ), car il était parfaitement restitué et adapté à l'univers de la Brigade. Et ça se confirme dans ses autres apparitions : ses discours sont des tissus de mensonges et de profanations, mais il les déclame toujours d'un air calme et affable, et ils sont logiques, argumentés, structurés. La manipulation des masses à haut-niveau, en somme.
Pour ses deux compères, ils apparaissent moins, mais assez pour avoir chacun droit à une personnalité autre que "le méchant générique du mois". Le Werewolf, le monstre physiquement repoussant habillé en noir dans un uniforme impressionnant, généralement en retrait, qui tente de prendre un air digne et d'utiliser un vocabulaire recherché tout en commettant des actes barbares tout naturellement est une image-type du nazi (je serais d'ailleurs curieux de savoir d'où Lehman et Colin le tire, sûrement de l'obsession nazie pour les chiens-loups et de la division du même nom). Pour l'Ange Bleue, encore ici une bonne chimérisation d'un vieux film célèbre de l'époque, si elle n'a pas un rôle actif au niveau des évènements (contrairement à ses deux compères, même si pour la grosse boule de poils ses actes sont surtout évoqués via des images ou des paroles d'autres personnages), on sent qu'elle n'est pas inutile : elle a convaincu le dernier des atlantes de rejoindre le camp nazi, et les deux chimères nazies semblent tenir à elle, ce qui garantie au moins une certaine unité de groupe, et on la voit faire de suggestions et rappels à Mabuse : en retrait et soutenant les autres, mais sûrement pas inutile.
En fait, la seule chose que je regrettais au départ à leur sujet, c'est l'impression de clichés autours d'eux : une bande de méchants nazis allemands voulant dominer le monde, avec dedans l'éternel savant fou de pulp, le loup-garou qui doit être ami avec le Capitaine de Hellsing, et la vampire en cuir noir qu'on dirait tirer d'un vieux film pseudo-érotique. Mais d'une part, c'est tout à fait thématique avec l'œuvre qui est un hommage à une époque où tout était à inventer et où ces idées étaient originales, et ça correspond à la personne dont ils sont les émanations psychiques, qui elle aussi semblait beaucoup trop "irréaliste" pour véritablement exister. Et après le tome 4, c'est difficile de se moquer d'eux, de toute façon.

Et pour terminer, encore un méchant : La Phalange. Car un méchant (qui semble) inspiré de La Flamme Noire, et qui est présenté quelques pages après une autre référence à Mike Mignola (un mort-vivant qui erre dans une rue, avec un poème comme texte d'ambiance, ça m'a rappelé la goule qui récitait du Hamlet) mérite une mention. Et il n'est même pas envisageable de chercher à critiquer ceci. Et car parmi les différents méchants de l'Europe chimérique des années 30, il est original : ce n'est pas un manipulateur, que ça soit via des discours ou des pouvoirs mentaux (ou les deux), mais un véritable antagoniste de shonen/super-vilain de comic du Silver Age : il a des pouvoirs entièrement tournés vers la destruction de masse, il aime la mort et le proclame, et extermine tout sur son passage. C'est un personnage simple, mais tout à fait en accordé avec l'époque dans laquelle il est mis en scène, avec ses Guernica et ses discours fascistes qui encouragent à agir au lieu de réfléchir ou parler.

Voilà, voilà. Désolé pour l'effet "mur de texte", mais c'est juste une conséquence de l'effet "il est deux heures du matin, je suis insomniaque, et je ne sais pas quoi faire".

Bah en premier, il y à le grand frère. Tout le mystère qui gravite autour, mais surtout...Rien de tel que des bacchantes en acier pour rendre un personnage charismatique. En second, j'aime beaucoup le style du werewolf. Son petit côté loup bipède en habits de colonel SS qui tue des gens le rends très attachant. On à envie de lui donner un nonosse à ronger. Sinon, il y à l'inévitable homme moineau!

Mes persos préférés :

Palmyre : Son indépendance, sa liberté de ton et d'action... son côté occultisme et cabinets feutrés... Le personnage n'a pas un rôle central, mais cette femme entre deux âges, mondaine et sûre d'elle, subtile mais capable de faire appel à des puissances ...tentaculaires a tout pour me séduire. Elle perçoit clairement la course des évènements, mais refuse de s'impliquer, non pas par faiblesse comme le Nyctalope, mais peut-être pas égoïsme... Un expression poussée de sa liberté.

Sérum : le côté obscur de la force... omniscient, mais en même temps tellement facile à manipuler. "Spoiler" : Dès la première apparition de la Brigade, il est clair qu'il causera la perte du quatuor, et c'est presque une insulte à l'intelligence des 3 autres qu'ils ne l'aient pas compris... en même temps ce sont des personnages monolythiques, et la nuance n'est pas ce qui saurait le mieux les caractériser. Quelque part, Sérum fait ce qu'il doit et obéit à la pulsion de mort qu'il incarne. Son destin était écrit. A côté de ça, ses pouvoirs nécrotiques et sa tenu de cuir ont de la gueule.